Les chemins de l’exil : les îles grecques de Kos, Samos, Chios, Lesbos
« Là où il y a une volonté, il y a un chemin »
Focus sur les îles de Lesbos et de Samos
« Cette mission s’inscrit dans le prolongement d’une première mission menée en juillet 2018 par le Docteur Guy Caussé, président d’Amel France. Lors de cette dernière mission, le Docteur Caussé a mis en lumière l’histoire des personnes en situation d’exil qu’il a pu rencontrer, racontant leurs parcours, leurs espoirs, leurs doutes… Il a aussi relaté de manière précise les conditions dans lesquelles ces personnes vivent, ou plutôt survivent, dans les « hotspots » grecs. Ce rapport complète ce premier travail avec un focus sur les îles de Samos et de Lesbos. »
Notre mission de novembre 2018, en partenariat avec l’ONG Med’EqualiTeam, a deux objectifs : une opération d’aide médicale sur l’île de Samos d’une part et d’autre part le recueil de témoignages sur la vie quotidienne des personnes retenues dans les « hotspot » sur les deux îles. Notre objectif est donc double : – apporter un renfort médical à l’ONG Med’EqualiTeam qui effectue un travail crucial pour l’accès aux soins des personnes réfugiées et vulnérables à Samos ; – enquêter sur les conditions de vie des nouveaux arrivants et des personnes en attente dans les centres d’accueil, afin de sensibiliser et défendre le droit de ces personnes à être traité avec respect et dignité. C’est à nous, la société civile et les citoyens, d’alerter l’opinion publique et les institutions des réalités de terrain. La lenteur de la prise de décision à l’échelle européenne a pour conséquence de faire perdurer un système d’accueil obsolète et largement reconnu comme inefficace. Sur ces îles, des milliers de personnes s’entassent littéralement dans des camps inadaptés et insalubres, sans un accès aux soins et aux services primaires suffisants. À Samos par exemple, il n’y a qu’un seul camp situé dans la ville de Vathy, prévu pour accueillir 650 personnes : aujourd’hui ce sont plus de 4500 hommes, femmes et enfants qui y sont entassés, en attendant que leur demande d’asile soit étudiée et aboutisse. Il se forme ainsi de véritables « prisons à ciel ouvert ». Nous avons voulu témoigner de cela. Pour mener à bien cette mission à la fois d’aide et de témoignage, l’équipe d’Amel France fut composée de deux chargés de projets; Caroline Weymann et Apollinaire Leheutre, ainsi que deux infirmières Emilie Justamon et Thérèse Levarato. Ce rapport est le fruit de leur travail commun.